LÀ-BAS…FILM

Les vies de deux hommes, un Français et un Sarahaoui, vont être changées par leur rencontre. Leurs éducations, leurs valeurs, leurs besoins respectifs se télescopent par la force de leur regard sur la vie de l’un et de l’autre. Amitié ou manipulation, errance ou voyage initiatique, jusqu’au bout, les motivations restent floues et les destins sont imprévisibles.

La joie de vivre est-elle liée à une réalité matérielle ?
La liberté est-elle ici ou là-bas ?
Ou est-ce seulement un sentiment intérieur et personnel hors de toute autre considération ?
C’est ce que les personnages vont explorer et expérimenter dans la chance de cette rencontre.

SCÈNE 1

Une rame de Métro heure de pointe le soir, un enfant pleure de fatigue, en colère, les gens sont tendus, coincés, déprimés et méfiants, chargés de paquets de Noël ridicules et encombrants.
Deux jeunes mettent tout le monde mal à l’aise en se moquant vulgairement des gens autour d’eux, personne ne réagit vraiment, on entend vaguement un «quelle honte !» «ces jeunes….» Un homme hausse les épaules…. relations humaines déplorables et tristes.
Ambiance lourde, la scène dure, semble interminable, sentiments de malaise, oppression….
Les portes de la rame s’ouvrent bruyamment….métro Chatelet Les halles Les gens sortent. On les suit dans les couloirs mal éclairés. C’est la foule triste et fatiguée du soir, des zombies chargés de cadeaux de Noël, qui se percutent sans s’excuser, sans même se voir
On ne suit personne en particulier…..
Au bout d’un moment les épaules et la tête d’un jeune homme émergent, deviennent d’une façon lentement imperceptible le centre de notre vision. Beau manteau, chaussures chic, sac de travail tendance…
Il a des écouteurs high tech sur les oreilles, la musique qu’il écoute devient petit à petit perceptible, puis, couvre tous les bruits environnants, passant complètement au premier plan sonore.
C’est un truc à la mode genre éléctro anglaise

The rapture « How deep is your love »

Le titre du film apparait en transparence sur les images ! ! !

Nous entrons dans la perception de l’environnement du jeune homme, nous voyons ce qu’il voit, entendons ce qu’il entend
Il est bousculé régulièrement par les passants qui tendent vers leur but personnel, mais, il est indifférent à ce qui se passe autour de lui, il marche d’une façon automatique
On comprend qu’il connait son chemin par coeur, il est absent, vaguement un peu de mépris se perçoit dans sa façon de se déplacer, de détourner la tête pour ne pas voir ce qui dérange….
Il y a un homme qui boite, une femme qui parle toute seule, un clochard qui dort dans sa crasse, une femme qui mendie à genoux au milieu des passants…

Là on sent son malaise, il a peur de ces gens là, c’est un mépris craintif, il se sent en danger, fragilisé malgré sa carapace.
Puis, le son d’un message sur son iphone interrompt la musique, qui passe au second plan
L’intro de la messagerie « vous avez un nouveau message….» La voix d’une femme mûre, un peu superficielle, blasée…

« Mon chéri, je ne serai pas là pour Noël finalement, nous partons, Paul et moi chez les Durand-Barreau à Genéve pour un mois, tant pis pour notre petit diner…à bientôt et bon Noël mon chéri. Amuse toi bien…»
Il accuse le coup, il est attristé, son regard un peu perdu sur les décos de Noël des vitrines bobos du Marais.

Il entre dans son immeuble

Il entre dans son immeuble, fait le digicode, croise un voisin, ils ne se saluent que d’un léger signe de la tête.
Dans l’ascenseur, il croise son propre regard dans le miroir, se regarde vraiment un instant, on perçoit la tristesse dans ces yeux, puis, remet ses lunettes de vue en place d’un air distant.
Il arrive dans son appart, chic, froid, pas d’âme, des meubles et objets design chers et sans charme : chaine hifi, nespresso…. des meubles de famille qu’on ne sent pas choisis, mais hérités… Il a de l’argent mais pas de goût
Soirée d’un célibataire parisien Solitude….télé, zapping, pubs ridicules et soulantes, ordi…
Il surfe sur internet…, relève ces mails, des messages de réseau sociaux, des invit pour des événements à la mode, un message d’une nana qui lui dit qu’elle ne souhaite pas le revoir, elle rompt par email froidement.
Il accuse le coup de nouveau
On perçoit le consumérisme dans tout, ses relations, ses fringues, son appart, la bouffe achetée au snack bobo-écolo avant de rentrer chez lui, il mange en regardant la télé et l’ordi sans faire attention à ce qu’il y a dans son assiette

FATIGUE ET SOLITUDE
Lien incessant avec le téléphone-doudou
Un texto arrive sur son smart phone : Jeanne lui propose de se voir le lendemain soir, on comprend que c’est juste une copine, sa photo s’est affichée, c’est une fille pas très sexy, un peu décalée Il ne semble pas emballé, mais répond après un temps de réflexion, un simple «ok rdv 20h chez Marcel»
Elle lui répond par un texto gentil en lui souhaitant une bonne soirée. Il semble s‘en foutre et pose l’iphone sur le côté pour reprendre son surf sur un site du genre Meetic…..

Marc au bureau. il est discret…

Marc au bureau. il est discret, sobre et communique peu avec ses collégues, tout en étant très poli.
Félicitations de son patron, il a atteint ses objectifs, très bonne réussite commerciale.
Son regard s’éclaire fugacement … mais, «j’ai fait tout ce que l’on attendait de moi….et après…? »
Déjeuner avec les collègues….l’un d’eux, le mec sportif hyper musclé avec des dents bien blanches raconte ses dernières vacances où il a fait du kite surf et attrapé plein de gonzesses….
Il écoute, sort de sa réserve pour poser quelques questions….intéressé…puis pensif

SOIR RESTAURANT tendance

SOIR RESTAURANT tendance près du Canal St Martin Diner avec la copine pas sexy, Jeanne…
Elle le regarde avec tendresse, lui ne la calcule pas. Son regard traine sur les filles qui passent dans le resto un peu branché… On comprend que c’est une vieille copine de sa région d’origine….qu’elle l’adore et que lui s’en fout.
Elle est fragile et sensible, une flippée qui se gère par la maîtrise de son environnement, elle commande son repas en posant plein de questions au serveur
Elle fait très attention à ce qu’elle mange, elle a plein d’allergies « Est ce que votre viande vient de France ? Y a t’il du lait dans tel plat ? Le maïs est-il sans ogm ? Vous êtes sûr ? »
Par contre, elle se tape un grand mojito….on s’aperçoit qu’elle boit un peu trop, on sent un faux optimisme, une joie de vivre fabriquée…elle est vacillante et tendue mais touchante
Lui fait comme si de rien n’était, un peu absent ….regarde son téléphone ou les filles en attendant qu’elle lâche le serveur Elle pourrait être joli si elle n’était pas aussi complexée.
Ils parlent de choses et d’autres, ciné, expos, des copains communs, un tel a eu un bébé, elle s’extasie sur cette nouvelle….elle a un peu les larmes aux yeux à l’évocation de la joie des nouveaux parents. Il se détourne percevant son émotion.
Plus tard, il lui demande ce qu’elle fait à Noël …. elle va voir rapidement ses parents (ça n’a pas l’air drôle….), avant de partir passer 10 jours dans un centre de méditation, 10 jours de silence total à méditer 8 heures par jour….Elle en parle avec une joie qui semble excessive.
Son projet est complètement en contradiction avec ce qui émane d’elle, sa nervosité et son bavardage nerveux et incessant…le contraste est comique.
Il est perplexe…et semble las et indifférent.

APPART NUIT. Il rentre chez lui

Il rentre chez lui
Il allume son ordi et cherche des infos sur le centre de kite dont son collègue lui a parlé.
Il ne veut pas rester seul pendant les vacances de fin d’année, il étouffe de solitude, il a besoin d’air.
Il réserve avion, hôtel, leçons de kite et matériel très rapidement en quelques clicks sans hésitation et paye avec sa CB.
Ferme son ordi en soupirant et se dirige vers sa chambre en enlevant sa chemise….on entend couler la douche.
Fondu au noir sur la pénombre de l’appart…..

Arrivée de Marc au Maroc NUIT

L’avion se pose, il fait nuit.
Les passagers descendent directement sur la piste.
Marc sort de l’avion et reçoit le vent dans son visage.
Il s’arrête un instant sur le tarmac, s’orientant vers le vent, il est saisi par la sensation nouvelle qu’il perçoit.
Il reste un instant rêveur et ouvert à cette sensation.
Mais une seconde après, il se reprend et attrape son téléphone…. cherche à allumer…
Arrivée au passage de frontière, il y a d’autres jeunes comme lui qui semblent venir faire aussi du kitesurf.
Il regarde plusieurs fois son téléphone, pas de réseau, il l’éteint et le rallume.
Il semble décontenancé et ne pas trop savoir quoi faire en attendant que son tour arrive.
Passage de douanes, attente des bagages….
A la sortie de la salle des bagages, un jeune marocain attend avec un panneau «Hotel Surfdream»
Ils sont plusieurs à partir dans le même minibus
Il y a un frimeur et quelques nanas, échange de regards…. La nuit, la route, la musique de la radio marocaine….
On voit le visage de Marc éclairé par la lumière de l’écran de son téléphone.
Toujours pas de réseau…..
Arrivée à l’hôtel genre club Med Ambiance lounge musique branchée
Diner buffet
Marc ne connait personne, il y a des gens de toutes sortes plutôt aisés, cosmopolites et sportifs.
Un gars, grande gueule l’aborde alors qu’il finit de diner, lui demande quel est son niveau de kitesurf…et commence à lui raconter ses exploits personnels sans lui laisser le temps de répondre. Le gars speedé lui parle en utilisant un jargon de kite qu’il ne comprend pas : «Hier j’ai ridé au taquet, y avait 25 noeuds side off, j’ai passé un 3/6 backside en blind avec handle pass, mais bon j’ai perdu ma board, je me suis retrouvé en bodydrag sur 100 mètres, la galère je te dis pas ! Mais bon j’avais bien carver alors ça allait…demain je sors en 12, je vais tenter un dead man, tu vois ?
On voit bien que Marc ne comprend rien, il le regarde avec de grand yeux en hochant la tête comme s’il comprennait.
Le gars reprend «Et toi, tu passes quoi ? t’es goofy ou regular au fait ?»
«Euuh …. regular ! hésite Marc puis avant que l’autre ne recommence à parler, pose quelques questions sur le club, le vent et s’il y a du réseau…de la wifi….
«Ah la wifi, non ça craint à ce niveau là, on voulait poster nos vidéos sur FB, mais impossible» lui répond le gars en grimaçant, «parfois il y en a mais, pas ces derniers jours… Allez ciao Bon soirée mec !» dit-il en lui faisant un clin d’oeil et en montrant du menton une table de nanas un peu plus loin…On le voit qui s’approche d’elles en souriant.
On comprend que la nouvelle de l’absence de wifi déstabilise Marc, que l’absence de ce lien lui pose un problème.
Il regarde son téléphone, allume l’écran, toujours rien…
Il va au bar, fume une clope, prend une bière…il est nerveux, cherchant une contenance.

Le premier matin lever du jour

Les drapeaux flottent dans un vent léger, le soleil s’éclairant sur un paysage immense
Long plan aérien sur la lagune et les dunes jusqu’au l’océan.

Musique : Metronomy «The bay»

La rencontre

Premier jour de kite, Marc est rouillé, incertain, le prof, un marocain genre surfeur cool lui montre les bases rapidement, puis lui dit avec son accent chantant «maintenant maintiens l’aile au dessus de toi, tu fais des huits avec, je reviens»
il l’abandonne assis sur le sable, avec son aile gonflée au dessus de lui…
et il part un peu plus loin s’occuper de quelqu’un d’autre
Marc se sent complètement dépassé, il a peur, il se crispe,
l’aile est immense et il sent la puissance du vent dans cette immense sculpture de tissus, il panique…
il se reprend, respire, se concentre, stabilise l’aile, recommence les mouvements, petit à petit il dompte l’aile, il comprend ce qu’il se passe….il prend confiance en lui
La vision passe de l’aile au sol selon si Marc est crispé ou s’il se détend
Mais une rafale le déstabilise et le voilà qui s’accroche à la barre et l’aile fait des embardées, il est tiré, panique…
On entend sa respiration saccadée de peur, il tente un truc, puis un autre, l’aile passe d’un côté à l’autre en faisant un bruit puissant, un rugissement….
On ne voit pas tellement ce qu’il se passe, on est dans le regard de Marc, qui ne voit plus rien, juste le sol et l’aile qui passe d’un côté à l’autre, avec le bruit du vent très fort…
Ça semble durer de longues minutes.
«Lève la barre ! Lève les bras ! » lui crie quelqu’un «Suelta la barra !» Un voix d’homme….
Sans pouvoir voir qui lui parle et sans lâcher sa voile des yeux, il relâche sa crispation sur la barre, l’aile se calme, tout se calme
mais elle commence à tomber vers le sol…
La personne se place derrière lui pose ses mains sur les siennes très légèrement.
Marc ne se retourne pas pour ne pas quitter l’aile des yeux, il sent l’autre derrière lui, la chaleur de ses paumes sur ses mains La voix dit avec son accent chantant: «vas y continue, détend tes mains, tire un peu à droite, relâche, tire un peu à gauche, relâche, n’attend pas que l’aile parte trop sur le côté, c’est bien, continue comme ça….doucement….sens le vent derrière toi….sens sa présence….sens comme il donne cette force à l’aile….»
L’aile navigue d’un côté à l’autre dessinant de belles arabesques, joyeusement fluide…
La voix de l’autre : «toi tu es juste là pour l’aider à se placer au mieux dans le vent….pour l’aider à être le plus en accord avec lui…tu vas profiter de leur rencontre pour voler toi aussi….lève toi maintenant doucement, sans t’accrocher à la barre, sans accoup…vas-y, tranquille….»
Marc se lève, en se levant fait un geste un peu brusque l’aile réagit instantanément et le tire en avant brutalement.
Marc se crispe de nouveau. Le gars lui dit : «doucement détend tes mains, respire, reprend le mouvement, vas-y….tranquille»
L’autre le tient par son harnais et l’empêche de se faire emporter, puis, il l’aide à trouve le bon mouvement, à sentir comment contenir l’aile, danser avec….
Musique Louis Soret Flûte arabe
La scène dure, sur leur pas de deux avec l’aile, c’est beau et le paysage derrière eux est grandiose
C’est une danse, fluide et dynamique, une harmonie entre le ciel, la mer, le sable, la grande voile et les deux personnages tout
petits au milieu de cette grandeur, on entend le vent, quelques cris d’oiseaux lointains…sternes blancs qui pêchent dans la lagune.
L’autre reprend «Allez, il ne faut pas faire trop le premier jour, tu vas la poser, doucement, sinon elle peut se déchirer en tapant sur le sol, amène la à droite tranquillement sans appuyer trop fort sur la barre, elle va y aller tranquillement….»
Marc est concentré, il sent ce qu’explique le gars et pose l’aile correctement
L’autre court la coucher sur le sable et revient vers lui un grand sourire sur le visage
C’est un type du même âge que Marc, de la même stature, mince, aux traits élégants, habillé à la marocaine très simplement.
Il a autant de barbe et de cheveux que Marc est chauve/rasé Dans son regard brille la vie et dans son sourire, la simplicité, l’ouverture et la confiance
Ils pourraient être frères, sauf que l’un pâle, avec des cernes et l’autre, bronzé et plein de santé.
L’un est nerveux au regard méfiant et tendu et l’autre détendu et ouvert.
Ils se font face debout sur le sable, se regardent comme l’on se regarde dans un miroir, s’observent intrigués l’un par l’autre…
Ils se découvrent, avec un moment de surprise et d’étonnement, un instant de fascination comme hypnotique.
Puis, l’autre dit brisant cette parenthèse étrange comme suspendue dans le temps
«Salut, je m’appelle Faizal, tout le monde m’appelle Faiz» «Bonjour…..moi c’est Marc» dit-il un peu géné regardant Faiz en biais «merci de votre aide……» (silence)

Puis soudain «Je comprend pas pourquoi l’instructeur s’est barré comme ça en me laissant me démerder !! » Continue Marc soudain en colère «….au prix où j’ai payé le cours, il est à l’aise quand même…je vais vous prendre à partir de demain…. je ne veux plus le voir ce con ! » dit-il furieux, d’une façon un peu immature et capricieuse.
Faiz : « Ah mais, je ne suis pas prof de kite ! » dit il en riant « Par contre, c’est mon cousin, je vais voir avec lui, ne t’en fais pas »
Marc reprenant son calme : « Ah désolé ! Euh….non ça ira merci, je vais voir avec le club ce soir….je peux vous offrir un verre à l’hôtel, pour vous remercier »
Faiz souriant : « Bien sûr, avec plaisir, ce sera un thé pour moi…»
Retour vers le club portant l’aile

Marc et Faiz au bar de l’hôtel

Ils discutent dans la belle lumière du soir marocain. Le thé est servi devant eux.
Marc «Alors vous vivez ici ? Vous êtes du coin ?»
Il est un peu mal à l’aise, on sent qu’il se force à communiquer Ce n’est pas facile pour lui de vraiment être en tête à tête dans une rencontre amicale et là rien ne peut lui permettre de se défausser, d’échapper à l’intimité de ce moment, pas de téléphone, pas de foule à regarder…
Juste l’immense paysage et le soleil qui descend.

Il cherche du regard des distractions, il y a juste une fille qui passe au bout de la terrasse et disparait
Faiz attend poliment que Marc le regarde, qu’il soit bien présent pour répondre
Faiz «Oui bien sûr» répond il avec un sourire simple et bienveillant
«Ma famille est d’ici, nous sommes Sarahouis.»
Marc «Vous n’êtes pas Marocains ?» demande t’il naïvement Faiz «Si bien sûr, c’est ma nationalité, mais nous sommes du Sahara Occidental. Nous sommes à l’origine des nomades du Sahara, éleveurs de dromadaires, de moutons et de chèvres. Nous avons nos propres coutumes et traditions, notre musique qui sont différentes de celles du Nord du Maroc, notre nourriture aussi, elle est liée à notre environnement»
Marc «Ah bon. Dit-il Je n’avais pas réalisé cette différence avec le reste du Maroc, mais, c’est vrai» dit il pensif «le vol était long entre Casa et ici, 2h c’est ce qu’il faut pour traverser la France et aller dans le sud de l’Espagne ou en Allemagne»
«Et donc vous vous occupez des dromadaires ? »
Faiz «oui ça m’arrive, mais je suis pêcheur, j’ai commencé quand j’étais adolescent avec un oncle, un frère de mon père. Et depuis quelques temps, j’amène des touristes à la pêche aussi, je connais bien la côte, les hôtels le savent, ils me font venir pour accompagner leurs clients»
Le regard de Marc s’allume, il est intéressé.
Marc «c’est super ça ! Mon grand-père m’amenait pêcher avec lui quand j’étais enfant, sur la côte Atlantique en France. J’adorais ça, on y passait des heures tous les deux…
C’est drôle, je n’y avais pas pensé depuis longtemps….ce sont de vieux souvenirs», dit il songeur.

Faiz attend tranquillement que Marc sorte de ses pensées
Il ajoute «C’est aussi comme ça que j’ai appris à parler français» Marc «ah oui?» dit il ne s’étonnant même pas que Faiz parle effectivement la même langue que lui.
Puis, le remerciant Faiz dit «Je dois partir maintenant, merci pour le thé. Passe de bonnes vacances ici au Sahara.
Et n’oublie pas pour le kite, lève la barre, laisse faire le vent et utilise son énergie…Profite bien» dit-il avec un sourire radieux.
Il se lève et le salue en se penchant la main droite sur le coeur Marc «Ah oui, merci beaucoup pour votre aide. Je vais continuer demain. Au revoir….. peut être à bientôt avant que je reparte» dit il hésitant.
Faiz «Inch Allah !» dit il en souriant
Marc le regarde partir songeur, puis se lève précipitamment et rattrape Faiz
«Pardon, excusez-moi…. pour la pêche, c’est combien pour faire une sortie ?»
Faiz souriant toujours «Demande à l’hôtel, ils te diront et si tu veux, je viendrai te chercher»
Marc «Ah ok, d’accord, je vais voir. Merci»
Faiz le quitte sur un signe de la main.

SCÈNE 10 
Journées de kite

Musique : Sound of Tarifa! Every man

Journées de kite, progrès rapides de Marc
Premiers rides, découverte de la sensation de glisse
Marc exulte de plaisir des sensations qu’il découvre
de son corps qui se réveille, qui se délie
de son esprit qui s’ouvre aux sentiments de liberté, de gaité…
Panoramique sur la baie, les sauts des kiteurs, les rides à fond, kiteloops, 360 … Vision d’ensemble et détails.

Mais le soir à l’hôtel…

Mais le soir à l’hôtel, Marc est toujours seul, isolé des groupes bruyants aux conversations tournant autour des exploits de la journée… Il les observent de loin regardant les vidéos faites dans la journée sur les écrans de leur ordinateurs portables… Il n’arrive pas à aller vers les autres, à se méler à eux…
Il se lève et va voir le responsable de l’hôtel pour lui demander le prix d’une sortie à la pêche avec Faiz
On lui annonce les conditions, c’est un peu cher
Mais il est tenté, il réfléchit un moment en regardant le document que lui a tendu le gars.

Puis il dit «ok, c’est possible d’y aller demain en fin de journée ?»
Le gars lui répond qu’il va téléphoner à Faiz et qu’il lui donnera la réponse au plus tard demain matin.
Marc «Ok merci» fait il avec un signe de la main façon kiteur cool
….qu’il n’est pas 🙂

SCÈNE 12 
Le lendemain en fin de journée…

Le lendemain en fin de journée, Marc attend nerveusement Faiz sur la terrasse de l’hôtel
Il a préparé un sac avec toutes ses affaires perso qu’il a peur de laisser à l’hôtel
On le sens méfiant de quitter le havre de protection que représente ce lieu de villégiature européanisé
Ce n’est pas un voyageur, encore moins un aventurier.
Faiz arrive, le salue respectueusement à la Marocaine en s’inclinant la main sur le coeur.
Marc lui tend la main au même moment, il est déstabilisé de voir Faiz se baisser à ce moment là.
Alors il fait comme Faiz qui lui réalise que Marc lui tend la main et se met à lui tendre la main à son tour. Quiproquo…
Ils finissent par en rire et partent ensemble vers le vieux 4X4 de Faiz et on les voit rouler dans le paysage de sable

SCÈNE 13 
Le 4X4 roule sur la plage…

Le 4X4 roule sur la plage de l’océan, un paysage différent de la lagune.
Faiz est aimable et attentionné comme lors de leur première rencontre, on peut se demander si c’est naturel ou si c’est de la diplomatie.
Marc est toujours distant et sur sa réserve, un peu méfiant
On le sent mal à l’aise avec le dénuement qu’implique cette expérience.
Soirée et la nuit à l’océan sous les étoiles.

Un petit feu de camp fait avec quelques branches que Faiz a sorti du 4X4, il n’y a pas bcp de bois … étincelles dans le ciel étoilé. Tente nomade pour s’abriter.

Faiz prépare le poisson qu’ils ont pêché, le fait griller sur les braises. Ils s’assoient ensemble près du feu pour partager le repas.
Marc a des difficultés à s’accroupir comme Faiz.
La caméra s’éloigne, on les voit d’un peu plus loin et on entend des bribes de leur conversation et le bruit du ressac.
Au petit matin , Marc marche seul sur la plage. Il trouve sur la plage une vieille K7 de musique arabe

Pendant les jours qui suivent…

Pendant les jours qui suivent, petit à petit, Faiz et Marc deviennent amis.
Marc a finit par le tutoyer, par être plus à l’aise, plus détendu… Il prend plaisir à être avec Faiz et à parler avec lui.
Faiz l’emmène partout avec son vieux 4X4
ils vont faire les courses au marché, porter du poisson au revendeur, aux restaurants…
Faiz explique la nourriture, lui fait gouter les choses qu’il ne connait pas
Ils rencontrent des connaissances de Faiz
Longues salutations sans fin….
Marc observe étonné et demande après les 5 mns de palabres «qu’est ce qu’il t’a dit ?»
Faiz «Oh rien, juste bonjour, comment ça va ?»
Marc se retourne étonné vers l’homme qui s’éloigne…
Faiz ajoute «ah aussi des nouvelles de ma famille…»
Plus loin, une autre rencontre…mêmes longues salutations Marc «alors il t’a demandé des nouvelles de tout le monde?» dit il en souriant
Faiz «oui biensûr…et il m’a aussi demandé si tu étais mon frère» Marc «ah bon pourquoi ? c’est amusant»
Faiz «Il a dit que nous avons les mêmes yeux…»
Marc regarde Faiz dans les yeux «ah….peut-être, oui on se ressemble un peu, surement» dit il pensivement avec la même expression que lors de leur première rencontre.
Passage au cybercafé en ville pour relever ses mails
Il y en a tellement, plein de pubs, des notifications FB, des tweets, des msg meetic….
Marc laisse tomber, agacé et éteint l’ordi

Ils quittent la ville…

Ils quittent la ville, passent devant une tente nomade en pleine ville où des hommes discutent en fumant et en buvant du thé Passage devant le futur lotissement avec ses réverbères, et ses terrains délimités et vides.

il y a une tente de nomade incongrue au milieu de nulle part

Faiz explique que ce sont de futurs lotissement prévus pour la sédentarisation des nomades pour les employer dans le port de pêche en plein développement.
Passage devant un camp de mobilhomes
Questions de Marc
Evocation des retraités de toute l’Europe qui migrent chaque hiver sous le soleil marocain transportant avec eux le confort du salon de leur pavillon de banlieue et leur antenne parabolique.

Ils passent un contrôle routier, s’arrêtent et attendent que les policiers viennent vérifier leurs papiers et leur fassent signe de passer.
Marc : «mais pourquoi ils te contrôlent à chaque fois, ils te connaissent non ?»
Faiz lui explique que parfois il vaut mieux ne pas commencer à discuter avec la police dans son pays, que ça peut devenir très compliqué.
Puis il change de conversation…

Ils rentrent vers la lagune dans le soleil qui descend en rigolant, discutant, fumant….

Chez l’ostréiculteur

Chez l’ostréiculteur de la baie qui les accueille chaleureusement
Mangeant des huîtres et buvant du thé, Marc sort de son sac un magazine branché. Faiz regarde avec lui les fringues, les bagnoles, les filles… Il fait des commentaires sur les voitures, pose des questions et parle des filles du magazine disant «Ça doit être bien de vivre dans le même pays que ces jolies filles. Non ?»
Marc commence à raconter à Faiz ses déceptions amoureuses, ses histoires ratées. Il se confie, on sent qu’il en a besoin, qu’il se lâche…Faiz l’écoute silencieusement en hochant la tête. Après une pause pensive, Marc reprend avec émotion.
«Et puis, a t’on vraiment besoin d’être compris par les autres ? et pourquoi vouloir les comprendre ?
Est-ce nécessaire ? Je crois que c’est une illusion, une perte de temps. On ne se comprend pas réellement, jamais, ou parfois très fugacement. » dit-il d’un air désabusé et pensif.
Faiz intervient, son avis est à l’opposé «Il faut pouvoir juste entendre la tonalité de leur voix et recevoir leur regard, c’est comme ça que l’on comprend les autres»
Marc le regarde dubitatif
Marc «Tu crois ? Moi je crois ça au début de la relation et puis, au bout d’un moment, il y a des choses qui me dérangent vraiment et il n’y a rien à faire, je ne suis jamais satisfait, pourtant je voudrais aimer une femme assez pour l’accepter comme elle est. Ne pas vouloir la changer. Aimer même ses défauts. Mais, je n’arrive même pas à supporter les miens !»
Faiz «Moi je n’ai pas connu de femme encore, alors je n’ai pas ce genre de problème (sourire :-)»
Marc «non ?! comment est-ce possible ? A trente ans ? Tu n’es pas mal pourtant !»
Faiz «ce n’est pas la question, ici si tu te promènes avec une copine dans la rue et que tu lui tiens la main ou que l’on te voit être tendre avec elle, la famille t’oblige à te marier avec elle, même s’il ne s’est jamais rien passé entre vous.
Et pour se marier, il faut posséder suffisamment pour fonder une famille C’est très compliqué, moi je n’ai rien.
Quand j’étais petit et que j’allais au hammam avec ma mère, j’étais au milieu de toutes ces femmes nues sans que l’on me demande quoique ce soit, c’était plus simple !
Quand j’ai eu six ans, on m’a dit que c’était fini et il a fallu que j’aille avec les hommes
C’est moins joli à voir je t’assure !
ça doit être fabuleux de vivre dans un pays où les hommes et les femmes peuvent se connaître avant de s’engager définitivement tu as de la chance, je t’envie.
Et Paris, cette grande ville, que ça doit être beau toutes ces belles voitures, ces immeubles immenses, les grands magasins, les supermarchés, les lumières la nuit….vous avez tout ce dont vous avez besoin quand vous voulez
Ici nous devons nous contenter de peu.»
Marc réfléchit, semble prêt à dire quelque chose,
mais ne dit rien et reste silencieux dubitatif regardant autour de lui le paysage de dunes et de mer.
Faiz le regarde, puis regarde aussi le paysage paisiblement.

Avec la famille de Faiz

Avec la famille de Faiz, des Saharahouis
Ce sont des pêcheurs et des éleveurs de chameaux. Ils ont monté un camp sur la plage là où vivent Faiz et son oncle, un homme simple et silencieux.
La nuit tombe
Ils préparent des poissons pour les faire griller
Soirée autour du feu sous les étoiles

C’est la fête de l’Achoura, dans le sud Marocain début Janvier Les enfants de la famille sont déguisés de masques qu’ils ont fabriqués eux mêmes
Ils jouent du tambourin (bendir) et dansent autour du grand feu Ils font des concours de musique et de danse
Marc participe aux préparatifs et aide la famille de Faiz à faire le repas.
Un chat déambule autour d’eux, Marc essaye de le caresser, le chat l’évite et s’éloigne dédaignant ses caresses.
Faiz et ses frères ouvrent des huitres en discutant et en riant. L’on voit que Marc a changé, il rayonne de joie et de plénitude il est détendu et joyeux, sa barbe a poussé et il est bronzé, reposé, il ressemble de plus en plus à Faiz
il échange avec les autres quelques phrases que Faiz lui a apprises, sourires simples, regards francs
Il est présent parmi eux comme il n’a jamais été auparavant ailleurs.
Ils dinent tous ensemble autour du feu
Deux hommes jouent de la guitare, des instruments traditionnels, une percu donne le rythme….
Ils fument
Les hommes se mettent à danser autour du feu maintenant comme les enfants un peu plus tôt
c’est une danse simple et belle, fière et primitive, joyeuse
Marc est fasciné en les regardant, son visage éclairé par le feu
il n’ose pas participer, Faiz vient le chercher avec un sourire, il l’encourage
«Viens Marc, viens danser avec nous» (un clin d’oeil à la scène de Zorba le Grec)
Il se lève, il se sent gauche, raide, empoté…
Faiz lui dit prenant sa main : «ferme les yeux, sens le rythme du tambourin, sens le vent
sens la chaleur du feu et son énergie, sens le sable sous tes pieds….
Sens comme pour le kite, danse…»
Marc l’écoute, lui fait confiance, ferme les yeux gardant la main de Faiz au début, puis, seul il danse sous les étoiles comme les autres hommes, heureux et libre, comme si personne ne le regardait.

A la fin de la soirée tard

A la fin de la soirée tard, Faiz et Marc restent seuls près du feu Marc est un peu stone
petit à petit il devient triste, le regard perdu dans la contemplation du feu
il dit : «demain, il faut que je parte, je dois rentrer à Paris Mon vol est demain midi»
Faiz_ «ah bon ? tu pars ? déjà ?! Pourquoi tu ne me l’as pas dit ?»
Marc «je ne voulais pas en parler, ni y penser !»
Sa voix tremble, il craque, on sent l’angoisse dans sa voix et son regard
«je ne peux plus vivre là-bas, je ne veux pas retourner dans cet enfer ! crie t’il Ici je me sens tellement vivant, tellement libre et heureux»
Soudain il se met en colère
«je n’irai pas, j’en ai rien à foutre de mon boulot, des résultats, du fric…de toute cette merde, ce système pourri, travailler, consommer, travailler, consommer….
on vit comme des chiens jusqu’à ce qu’on crève !!
Mon père est mort en rentrant du boulot, épuisé, il s’est endormi au volant parce qu’il revenait d’un rdv en bagnole loin de Paris, il avait 50 ans, il était usé, il ne dormait plus que sous cachetons, l’angoisse de tenir ses résultats, de payer les crédits le bouffait, il fallait payer la maison, la bagnole, tenir sa boite à bout de bras pour ne pas qu’elle coule…
Et payer ma putain d’école de commerce
Peut-être même qu’il s’est suicidé, il était au bout du rouleau, MOI Je prends le même chemin que le sien
J’ai déjà le costard, les crédits pour la bagnole et l’appart et la pression du boulot, des résultats pour une boite dont les valeurs n’ont pas de sens, du marketing, juste créer encore des besoins
chez les gens pour qu’ils achètent, consomment, travaillent pour payer toutes les saloperies qu’on leur fait acheter»
Il pleure comme un enfant, accroupi
Faiz le relève doucement et lui dit
«mais non, c’est pas possible, comment vas tu faire ?
tu vas perdre ton job, tu vas avoir des problèmes
tu ne peux pas faire ça
et puis, tu ne te rends pas compte de la chance que tu as, moi si je pouvais je la prendrais ta place, ton travail, ta vie de luxe à Paris, les filles, les bagnoles, les lumières, la liberté de voyager….»
Marc le regarde droit dans les yeux, son regard est celui d’un fou. Il va prendre dans la voiture son sac avec ses papiers, son téléphone, ses clés, sa carte de crédit…et lui dit sur un ton rageur «prend tout, c’est à toi….on se ressemble, tu as juste besoin de te raser, de te couper les cheveux, ils te prendront pour moi.
Je garde juste l’argent liquide. Voilà les clés de l’appartement, de la voiture, elle est au parking.
Ah il te faut les codes….
c’est simple, la porte de mon immeuble, c’est 1789, la prise de la Bastille quand ils ont coupé la tête du roi et pour la carte de crédit, c’est 732 quand Charles Martel a arrêté les arabes à Poitiers avec un zéro devant, tu devrais t’en souvenir !»
«vas-y prend ma place, je te la laisse, j’en veux plus….moi je ne peux plus»
Faiz le regarde d’un air ambigü…
Marc titube en s’éloignant Il trébuche, il est vidé et stone, Faiz court pour le soutenir et l’aide à se coucher dans une des tentes du camp à proximité du feu.
Puis impénétrable, Faiz s’accroupit devant la tente songeur, les yeux dans le vague simplement éclairé par le feu qui se consume doucement.

Marc émerge difficilement

Le lendemain matin, sous la tente, Marc émerge difficilement, Il n’a pas l’habitude de fumer.
Il s’assoit au bord du lit la tête entre les mains un long moment Il regarde autour de lui et reprend ses esprits doucement
Puis son regard accroche quelques affaires sur une caisse…
Il reconnait les vétements de Faiz, son téléphone archaïque, les clés du vieux 4X4, quelques vieux billets froissés…
et soudain, il se souvient de la soirée de la veille…
Il se met à paniquer, à chercher son sac dans la tente,
il court dehors, regarde de tous côtés, le feu fume encore un peu…
Il demande vivement à la famille de Faiz qui s’activent tranquillement s’ils savent où il est,
Personne ne répond vraiment, ils ne savent pas, Marc court jusqu’à la route en panique, cherchant son «ami» d’un regard affolé….au loin la lagune brille
puis levant la tête, il voit dans le ciel, l’avion de Casa, qui monte doucement. Marc le regarde faire son virage vers le Nord, puis il tombe à genoux comme un homme en prière se prenant la tête dans les mains.

Dans l’avion, Faiz rasé et sans barbe…

Dans l’avion, Faiz rasé et sans barbe est assis habillé en Marc Agrippé aux accoudoirs du siège, plaqué par une vitesse jusque là inconnue de lui,
il regarde les yeux écarquillés, par le hublot la lagune qui brille en s’éloignant dans le hublot
et le campement que l’on distingue vaguement Il semble partagé entre la peur et la joie
Voix off de l’hôtesse : «Sadati….Madame, Monsieur….»
Il regarde autour de lui les autres passagers détendus et habitués au voyage en avion et s’adosse à son siège en soupirant, souriant….et un peu incertain
Il met le casque high tech de Marc sur les oreilles

Musique Cannibal Elbis Young and Beautiful

Marc n’accepte pas la situation

Marc n’accepte pas la situation, il cherche des solutions pour changer cette réalité qu’il a pourtant voulu dans un moment de folie …. ou de lucidité.
Il se débat et s’agite dans le calme paysage de la lagune
Il prend le 4X4 va jusqu’à l’hôtel, Il n’y a plus rien dans sa chambre, juste une femme de ménage qui la nettoie, le lit est défait, les draps sur le sol…
A la réception, on lui dit que tout est réglé, qu’il a payé ce matin en prenant ses affaires. Il ne s’en souvient pas ?
La jeune femme de l’hôtel le regarde curieusement et lui demande si tout va bien, elle le trouve bizarre depuis le début ce type qui ne parle à personne….
Elle lui demande «ça va ? Je peux faire quelque chose pour vous ?» en le regardant fixement
Marc marmonne un truc et repart.

Arrivée à CDG

Arrivée à CDG, Faiz chic, lunettes de soleil, sac à la mode descend de l’avion,
passe tranquillement le poste de police, faussement décontracté Le flic dans sa cabine en verre regarde son passeport, le regarde, regarde ses vêtements
et lui dit : «Allez y passez»
Bagages récupérés, poussant son chariot
Faiz arrive dans le grand hall d’arrivée CDG2E, regarde autour de lui les gens pressés qui se bousculent, un groupe de japonais passe avec son guide brandissant un petit drapeau rigolo
Faiz reste stupéfait par le grouillement humain, la variété des populations qui défilent devant lui,
une très jolie fille passe raffinée, sexy, juchée sur ses talons, tirant sa légère valise, ses cheveux longs et brillants dans le dos il l’a suit du regard fasciné….
Revenant à lui, il cherche comment se rendre à Paris, il regarde les panneaux, les indications en Français, en Anglais…
Il a les habitudes de son pays d’origine, de sa culture, laisse passer les gens devant lui par respect, les autres ne le calculent même pas et laissant poliment la place devant une personne, c’est 10 qui lui passent devant le nez sans même le voir, alors qu’il s’est un peu reculé la main sur le coeur.
Il voit un comptoir de renseignements, il s’approche de la jeune femme qui s’y trouve et commence à s’adresser à elle le plus poliment possible comme il le fait chez lui.
«Bonjour, comment allez vous ? Vous allez bien ? Et votre famille ? Votre père se porte t’il bien ? et votre mère ?….»
La fille le regarde avec de grands yeux ronds et lui dit «Vous vous foutez de ma gueule, si c’est pour me draguer, c’est vraiment nul et je n’ai pas que ça a faire, il y a du monde derrière vous !» dit-elle furieuse.

Marc conduit jusqu’au centre ville…

Marc conduit jusqu’au centre ville comme un fou.
Il est habillé des pauvres vêtements de Faiz, les policiers du contrôle routier qu’il va voir, ne le prennent pas au sérieux.
«vos papiers ! »
Il sort la pièce d’identité chiffonnée de Faiz
Il leur parle en français et eux en arabe le prenant pour Faiz Comme ils le menacent de l’enfermer s’il ne se calme pas. Se souvenant de ce que Faiz lui a dit concernant la police de son pays, Marc s’excuse et repart.
Il va à l’aéroport, dit qu’il a raté son avion, demande des renseignements. La jeune femme du comptoir lui répond que Mr Marc B_ est parti ce matin par le premier vol comme prévu.
Elle ne comprend pas ce qu’il veut, il s’énerve et hurle «Vous ne comprenez pas, IL est parti à ma place, il m’a volé mes papiers, ma carte de crédit, tout… IL a pris l’avion à ma place»
«Mais Monsieur c’est impossible»
Il tape du poing sur le comptoir, la jeune femme prend le téléphone et parle en arabe, des hommes en uniforme s’approchent de Marc et lui demandent de se calmer.
Ils menacent de l’amener au poste de police s’expliquer.
Marc s’excuse et se calme, il ne veut pas être arrêté, il se méfie de la police, il doit trouver ses propres solutions.
En ville, il essaye de passer des coups de fil au Consulat de France
Puis au cyber café, il veut écrire des mails pour prévenir sa famille, son compte Google est inaccessible.
Est-ce la nervosité qui lui fait perdre le contrôle de la situation ou est-ce Faiz qui a pris la main ?
Il repart abattu, désorienté….Il erre dans la ville.

Faiz est interloqué

Faiz est interloqué, il se pousse sur le côté, alors que un couple d’américains énervés lui passe devant.
«we need to go to place de l’Etoile, how do we go there ?»
La fille leur répond aimablement en anglais.
Une jeune femme qui passait, a assisté à la scène et lui fait signe de s’approcher. Elle est typée et très jolie.
«Goulia, mnin gey?» (dis moi d’où viens-tu ?)
Faiz «Ah comment sais tu que je parle arabe ?»
JF «je vois bien que tu n’es pas d’ici, tu es poli et attentionné comme les gens de chez moi. Ici personne ne prend le temps de se saluer correctement. Tu es marocain ?»
Faiz «Saharaoui. Et toi ?»
JF «Je suis née en France mais mes parents sont de Tanger. Je retourne chaque année voir mes grands parents là bas»
Faiz «Ah d’accord…. alors comment c’est ici ?»
JF «Il y a du bon et du mauvais, surtout il fait froid et les gens ne sont pas toujours très heureux même si ils ont bp de choses» Faiz «Ah oui, j’ai cru comprendre ça. Goulia, comment va t’on à Paris stp ? J’arrive juste du Maroc et je dois aller chez mon ami, voilà son adresse» dit il en montrant l’adresse sur le passeport de Marc.
JF «Ton ami habite dans un endroit chic, dis donc ! C’est en plein centre de Paris. Je vais t’expliquer comment on y va.
Tu prends le RER B et tu descends à l’arrêt Chatelet Les Halles, de là tu vas marcher un peu, 10 mns jusqu’à la rue de ton ami. C’est facile.»
Faiz «Très bien, merci beaucoup de ton aide. Mais goulia, c’est quoi le RER B ?»
JF «Ah tu ne sais pas ? C’est le train qui va dans Paris, il y a le RER qui s’arrête à quelques stations et dans Paris, il y a le Métro, un train souterrain qui s’arrête un peu partout. Tu verra un plan dans la gare du RER. Pour y aller, prend le bus qui est là et descend là où il y a marqué RER.»
Faiz «Ah ok……» puis il réfléchit «Comment ça s’écrit RER en français stp ?» …..
JF «Bon ok, je vais te donner mon numéro de téléphone, je sens que tu vas en avoir besoin…..» dit elle avec un sourire bienveillant.

Faiz sort du RER à Chatelet

Faiz sort du RER à Chatelet
Même environnement que la première scène avec Marc dans le métro, mais Faiz n’a pas peur des fous et des mendiants, il les regarde normalement sans fuir le spectacle de leur misère.
Il se retrouve dans la rue parisienne, le soir.
Il fait froid, de la condensation sort de sa bouche.
ça le surprend, il avance au hasard en regardant autour de lui. Les éclairages de la ville le fascinent, il marche vers la Seine et découvre le Louvre splendide, puis la Seine et aperçoit la Tour Eiffel scintillante et les bateaux mouches qui éclairent les quais de la Seine et les magnifiques immeubles parisiens.
La musique commence en fondu «Pull up the bumper» Grace Jones (5m48)

Les scooters passent dans tous les sens, avec un bruit puissant. Le visage de Faiz éclairé par les phares et les éclairages de la ville est radieux, ses yeux brillent de curiosité et d’excitation. Faiz est un Candide en visite à Paris, grâce à lui l’on voit la ville avec un regard neuf et frais.
Au bout d’un long passage de marche dans le centre de Paris, il demande son chemin pour l’immeuble de Marc
Arrivé au pied de l’immeuble, il n’arrive pas à faire le code, il demande à un passant «Pardon Monsieur, c’est quand l’année où le roi a eu la tête coupée SVP ?»
L’autre le regarde interloqué «Euh vous voulez dire, Louis XIV ?» Faiz «Ah je ne connais pas son nom»
Il finit par ouvrir la porte, monte jusqu’à la porte de Marc et trouve la bonne clé pour entrer, il découvre l’appart, la cuisine ultra moderne, la salle de bains et son confort

Grand sourire sur son visage, il explore le salon, la cuisine, appuie sur des boutons, observe ce qu’il se passe surpris et de plus en plus excité…
Dans la chambre, il palpe le lit, attrape la télécommande de la chaine, appuie sur un bouton la musique arrive dans la pièce

Joe Satriani «always with you, always with me»

Il s’avance jusqu’à la salle de bains, regarde les produits sur le lavabo, puis, ouvre le robinet d’eau de la baignoire et passe sa main sous l’eau avec un regard émerveillé.
Puis on le voit entrer dans le premier bain chaud de sa vie, un grand sourire de joie sur le visage. Il s’enfonce dans l’eau et s’endort.
Fondu au blanc…

Plein soleil marocain

fondu au blanc d’ouverture
Plein soleil marocain
Marc tente de trouver des solutions illégales pour rentrer en France.

En ville, il traine à la recherche du mec que Faiz lui avait montré comme étant un passeur, il le trouve dans un bar, il parle avec lui … Le gars lui propose d’embarquer pour les Canaries. «1000€, rdv sur la côte au niveau du kilomètre 450»
Le gars s’étonne d’un marocain qui ne parle pas arabe.

Mais il est prêt à lui organiser le passage, du moment qu’il a l’argent… «la moitié maintenant, la moitié à l’embarquement.»
Marc retourne à l’hotel, va voir des kiters et vend son matériel de kite pour payer le passage
Marc au rdv sur la plage à l’océan le jour convenu, ne voit personne venir, attend toute la nuit et au petit matin, à moitié endormi, roulé en boule sur le sable, il voit arriver un petit groupe d’hommes.
Ils s’approchent, Marc va vers eux, l’un d’eux le prend par le col
et lui dit «File le fric et casse toi ! »
Marc résiste, refuse, se débat. Les autres le tabassent violemment, il tombe au sol, ils lui donnent des coups de pieds dans le ventre, sa lèvre éclate…
Il est laissé inanimé par les bandits qui repartent en se partageant son fric.
La caméra s’approche de Marc, de son visage… il ne bouge pas, son corps est tombé dans une position foetale… Il est sans vie.
Puis la caméra s’approche plus encore de son visage tuméfié enfoncé dans le sol, de sa bouche qui bave, de son nez qui saigne dans le sable… Et là, on s’aperçoit qu’une légère respiration soulève le sable.
Bien plus tard, le soleil est bas dans le ciel, Marc respire plus fort, commence à bouger, s’assoit en gémissant, finit par se relever en titubant
Il s’est fait piquer le peu d’argent qu’il lui restait
Il ne lui reste plus que la vieille voiture de Faiz, que les autres n’ont pas pris pour ne pas être accusés de sa disparition.
Il conduit vers la lagune, abattu et physiquement touché. Un bras en écharpe, des côtes cassées, le visage abimé…
La seule personne qu’il connaisse est l’oncle de Faiz, il n’a pas d’autre lieu où aller que sa cabane.
L’oncle l’accueille sans un mot et le soigne avec bienveillance.

Marc doit se rendre à l’évidence

Les jours passent, Marc doit se rendre à l’évidence, il est pris au piège, la famille de Faiz est introuvable, repartie dans le désert. Est il otage ? est ce une manipulation ? ou est-il exactement là où il a voulu être ?
Seul son oncle dans son abri près de l’océan, simple pêcheur, lui offre l’hospitalité, ils ne se comprennent pas.
La barrière du langage entretient l’ambiguïté de la situation.
On comprend qu’il sait que Marc n’est pas son neveu, mais qu’il ne se pose pas de question, ni ne s’inquiète de l’avenir, comme souvent les gens en contact étroit avec la nature.
Mais il l’aide à s’adapter dans cet environnement.
Vie simple et rustique….nourriture basique, thé sur le petit brasero, Marc retrouve doucement des forces après cette épreuve terrible.
Il va à la pêche avec lui, il l’assiste, apprend à devenir pêcheur, les jours passent semblables les uns aux autres…
Ses cheveux et sa barbe poussent, son visage brunit
Il devient Faiz.
Un changement profond s’opère en lui, on le voit à des détails dans sa façon d’être, de bouger, de regarder, de travailler, de manger…

Le soir, près de sa cabane, Marc contemple le soleil

Le soir, près de sa cabane, Marc contemple le soleil qui descend, le chat s’approche et vient contre lui se faire caresse pour la première fois.
Il est calme et serein, paisible et sans besoin.

Faiz dans la rue à Paris

Faiz dans la rue à Paris.
Il se promène, prend de l’agent au distributeur en se répétant «Charlemartel…les arabes à Poitiers…»
Puis il fait les magasins, s’achète des fringues, entre dans un magasin Nespresso, apprécie les salamalecs du vendeur… «En voilà au moins un qui sait saluer ses clients…»
Observe incrédule un client qui achète pour 150€ de capsules
Entre au Virgin Mégastore des Champs Elysées : musique à fond, jeunes aux tenues branchées, téléphones à la main, écouteurs sur les oreilles….
Prend la voiture de Marc, un petit coupé sportif, fait le tour du périph le soir accélérant de plus en plus, découvrant la puissance…. Faiz rit à gorge déployée au comble de la joie et de l’excitation.
Les jours passent comme un tourbillon, une frénésie de plaisirs, il se gave de la ville, de ses excès…dine dans des restos à la mode, regarde les filles, achète toutes sortes de chose diverses, fringues, parfums, montres, lunettes…
Une fin d’après midi, Faiz marche rue de Rivoli dans le bruit et la pollution, il est fatigué, semble avoir perdu le goût de la découverte, il a l’air triste et vidé
Il entre dans le jardin des Tuileries, marche sous les arbres, bruit des feuilles, des étourneaux qui viennent se coucher dans les arbres, au loin le son de l’eau du bassin des Tuileries…
Il ferme les yeux et ouvre les bras dans le vent

(Au même moment, Marc devant sa cabane respire dans le vent en regardant le soir descendre)
……….
Un peu plus tard, Faiz téléphone à la jeune femme qui lui donne rdv à la mosquée de Paris.

Faiz est chez Marc

Plus tard le même soir, Faiz est chez Marc
Il regarde la télé en zappant une chaine après l’autre, émissions les plus stupides les unes que les autres, pubs idiotes et infos ridicules….il est hypnotisé par ce spectacle nouveau pour lui
On sonne à sa porte.
Il va ouvrir et découvre Jeanne qu’il ne connait pas et qui le prend pour Marc
Ils se regardent surpris
Faiz lui sourit gentiment sans rien dire
Jeanne déstabilisée — «Mais tu es rentré ?! J’ai essayé de t’appeler, je t’ai laissé plusieurs messages…Je m’inquiètais» Elle s’arrête et le regarde intensément.
«Tu as bonne mine Marc, tu es radieux même, c’était de bonnes vacances, on dirait ?»
Faiz ne répond pas, mais lui fait signe d’entrer d’un geste de la main souriant.
Ils sont dans le salon maintenant, ne sachant que faire.
J_ «Bon tu m’offres un verre stp ? Il faut que je te raconte ma retraite de méditation» dit elle rompant le silence
Faiz regarde autour de lui cherchant de quoi lui «offrir un verre» Il prend des verres dans la cuisine, cherche dans le frigo quelque chose, trouve du coca…
J_ «il te reste du whisky ?»
Faiz est incertain, se tourne d’un côté et de l’autre.
J_ «Tu l’as mis là la dernière fois que je suis venue» dit elle en montrant un meuble près de la télé.
Faiz «ah oui, c’est vrai»
J_ «Et les glaçons, tu en as toujours dans la porte de ton frigo?» Faiz «Euh oui, voyons» dit il en s’approchant du frigo, il arrive tant bien que mal à faire fonctionner le distributeur de glaçons.
Il en fait tomber parterre, Jeanne rit «Mais que tu es bizarre ce soir, tu as bu ou quoi ?!»
Faiz sourit et dit «non, non»
Ils s’installent sur le canapé, Faiz est assez intimidé.
J_ commence à parler sans s’arrêter comme à son habitude, elle raconte sa semaine de méditation, le déroulement des journées et tout ce qu’elle a compris, sur elle-même, sur les autres, sur ses relations familiales, amoureuses…
Faiz écoute attentivement en acquiesçant, patient et curieux, ne la quittant pas du regard.
Ils boivent un verre, puis un autre.
Faiz ne se rend pas compte, il n’a jamais bu d’alcool. ll commence à être affecté par l’effet de l’alcool. Ses yeux se ferment doucement, tout en souriant et en la regardant gentiment.
J_ s’en aperçoit et s’excuse «oh excuse moi, je te saoule avec mon bavardage incessant et je ne te demande même pas comment ça s’est passé au Maroc, tu as fait du kite finalement ? Il y avait des gens sympas ? Des nanas ? Vous avez fait la fête ?» Et ainsi de suite…. Faiz ne peut toujours pas en placer une.
J_ confuse «Oooh excuse moi ! Je continue à parler. Une semaine de silence, c’était dur, tu sais !»
Il la regarde en souriant, un peu parti.
Elle est pompette aussi, les joues rouges et les yeux brillants. Elle s’arrête, le regarde intensément. «Tu es très différent, tu sais, c’est étrange, c’est toi et en même temps, tu es un autre. Tu as l’air heureux, épanoui….Plus ouvert….
Tu es très beau, encore plus qu’avant…très, très beau même» dit elle en s’approchant doucement de lui comme hypnotisée.

Elle pose sa main sur sa joue, caresse sa peau doucement, comme si elle le découvrait pour la première fois.
Puis, fermant les yeux, elle approche ses lèvres et les pose sur celles de Faiz qui se laisse faire, surpris, tétanisé, n’osant rien faire d’autre…dans ses yeux grands ouverts on peut lire la surprise et la curiosité.
Ils se retrouvent tendrement enlacés
Un téléphone de Jeanne fait un bruit de message qui brise la magie du moment.
Elle se lève brusquement «Mon dieu, Marc qu’est ce que j’ai fait ?»
Puis elle regarde Faiz qui se frotte la joue un peu stupéfait.
Elle est hésitante, ne sachant pas si ce qu’il s’est passé entre eux est une bonne chose ou pas.
Il lui sourit tendrement
J_ ferme les yeux en respirant profondément.
Il lui caresse le bras en la regardant avec bienveillance.
Mais elle est inquiète
J_ «Marc si tu veux, on oublie ce qui vient de se passer, tu es mon ami depuis si longtemps, je ne veux pas perdre ton amitié et…» ajoute t’elle en baissant la tête, elle est bouleversée
Faiz met son index sur les lèvres de J_ et la fait taire en embrassant tendrement sa main et dit «Inch Allah….»
J_ «oui tu as raison Inch Allah, ne nous précipitons pas»
J_ est prête à partir sur le pas de la porte de l’appart de Marc J_ «Bon. Tu m’appelles…. ?» dit elle d’un air soucieux.
Faiz acquiesce avec un grand sourire, lui embrasse la main et la regarde partir dans l’escalier.
Elle se retourne une dernière fois, un air inquiet et fait un petit sourire hésitant en le regardant, avant de disparaître dans l’escalier.

RV à la mosquée

Faiz retrouve la jeune femme d’origine Marocaine à la mosquée Ils parlent longuement de sa vie en France, de la nostalgie du pays, de l’exil…en buvant du thé à la menthe dans le jardin, on entend le bruit des fontaines et les conversations en arabes des serveurs….
Elle est charmante, vive et moderne Elle finit des études de Sciences Eco Elle veut être journaliste
Il l’écoute parler attentivement, sous le charme
Elle explique la difficulté d’être entre deux cultures, le problème du «délit de faciès» en France surtout après les événements récents, de concilier tradition et modernité, de faire comprendre ses aspirations à sa famille …
Puis elle lui pose des questions sur lui, sur ce qu’il fait à Paris
Elle_ «Mais comment as tu eu ton passeport, ce n’est pas facile non ? mon cousin a essayé plusieurs fois de venir en France pour de simples vacances sans y parvenir.»
Faiz reste évasif, parlant de relations et de projet de création de société avec un Français, son ami Marc
Ils se quittent se promettant de se revoir bientôt.
Faiz «Je t’appellerai bientôt» lui dit il
JFemme «oui appelle moi, j’ai des examens mais dans quelques semaines, j’aurai fini. A bientôt Faiz»

Marc rentre de la pêche

Musique The rapture «It takes time to be a man»

Dans le soleil du soir, Marc est sur la plage, il rentre de la pêche comme Faiz au moment de leur première rencontre.
Au loin quelqu’un arrive, c’est Faiz qui est de retour Ils s’approchent lentement l’un de l’autre
Ils se regardent silencieusement, tout d’abord, méfiants puis, Faiz sourit lui tendant ses clés à Marc
Marc d’abord méfiant et hésitant…… sourit à son tour. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre.
Plus tard autour du feu, ils parlent en faisant de grands gestes, se racontant leurs aventures dans le peau l’un de l’autre….

Quelques jours ont passé

Quelques jours ont passé, Marc et Faiz ont réfléchi à leurs vies respectives et pesant le pour et le contre décident qu’elles peuvent prendre leur cours normal
Marc «Je vais revenir bientôt…J’ai réfléchi, je vais créer ma propre boite, être indépendant…» dit-il exultant de joie
J’ai besoin de ton aide Faiz, je voudrais que l’on s’associe pour aider des personnes à retrouver le sens de leur existence
Ensemble on va remettre sur pied tous ces gens au bord du burn out et crois-moi, il y a du boulot…»
Faiz «Au bord du quoi ???»
Marc «T’inquiète, je t’expliquerai…. On a beaucoup de choses à faire ensemble…. si tu veux bien»

Faiz «Pas de problème Marc, je te fais confiance pour gérer ça comme un chef et tu sais où me trouver….» dit il souriant de toutes ses dents

Faiz amène Marc à l’aéroport

Faiz amène Marc à l’aéroport dans sa vieille bagnole
Ils s’embrassent une dernière fois, se serrant dans les bras
Au moment de se quitter, Faiz hésitant rappelle Marc, le prend par l’épaule et lui dit quelque chose à l’oreille.
Marc le regarde stupéfait, moitié riant, moitié sérieux
«Noooon !!! ah bon ! Elle a fait ça….!»
Puis le regardant fixement soudain profond et sérieux, il semble inquiet
«Et alors… ?»
Faiz avec un sourire timide « Merveilleux…. Mais juste un….» mimant un baiser tendre.
Marc sourit attendri puis sérieux et ému : «A bientôt mon ami» avant de disparaître derrière le poste de police.

Faiz le regarde partir, puis se retourne vers sa voiture et l’on voit disparaitre les feux de celle ci dans la nuit

Une liberté intérieure

On retrouve la même foule de la première scène, le même chaos
Marc ne le perçoit plus du tout pareil
La musique arrive, de plus en plus forte

Cannibal Elbis – End of poison

Etre ici ou là bas, mais avec une nouvelle perspective sur la vie une nouvelle façon de la percevoir, une joie….
Une liberté intérieure, une capacité à faire ses choix
tout est pareil, mais tout est vécu différemment
Il se met à rire et à danser dans cette foule indifférente et chaotique
Les mouvements de la foule l’emporte dans ses élans
il s’en sert et joue avec, comme on surfe
Harmonie et fluidité dans le chaos….

Il danse librement (chorégraphie), les gens le regardent surpris, certains sourient
Et disparait dans la foule…..comme il est apparu au début.
Une dernière scène pendant le générique de fin Marc tombe sur Jeanne en sortant du métro
Ils se rentrent dedans littéralement
Il est surpris, puis lui sourit chaleureusement Elle s’approche fascinée et hésitante
Il tend un bras vers elle, la prend par l’épaule, l’attirant à lui ne quittant pas son sourire tout en la regardant intensément, Il l’embrasse, elle se laisse faire
«Inch Allah…» dit il tout doucement
Ils partent bras dessus bras dessous en riant au milieu du troupeau parisien.

Dans un paysage de désert, Faiz téléphone à la jeune femme marocaine…